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« Noire Amérique » : la belle surprise d’Arte

Hey toi !

Un ami m’a fait découvrir une série de vidéos beaucoup trop cooooools et il faut absolument que je les partage avec toi. Alors pose-toi, prend ta tasse de thé, des cookies et c’est partit !

[Ps: clique sur les titres et tu accéderas aux vidéos]

 

Noire Amérique est une série de huit vidéos, présentées par Alain Mabanckou et réalisées par Caroline Blache et Florent de la Tullaye. Ces vidéos d’environ 5min chacune retracent les combats actuels de la communauté noire aux Etats-Unis.

Etats-Unis, été 2013, la communauté noire américaine est choquée par l’acquittement de George Zimmerman, le policier blanc responsable de la mort de Trayvon Martin, un jeune adolescent noir de 17 ans. La militante Alicia Garza publie alors sur sa page facebook : « Black people […] Our lives matter. » Son amie Patrisse Cullors-Brignac, reprend ces mots et en fait le hashtag #BlackLivesMatter qui a fait le tour du monde et que nous connaissons tous aujourd’hui. Le black activism n’est alors plus seulement dans les rues, mais aussi sur les réseaux sociaux, ce qui lui donne une plus grande influence médiatique.

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La vidéo conclut en faisant un parallèle avec la France, pays où la question raciale est pourtant très peu abordée dans le débat public.

 

C’est toujours dans le soucis de visibilité et de prise de parole des concernés, que les sportifs noirs américains, sur les pas de Mohamed Ali, décident de prendre position. De Michael Jordan à Lebron James, en passant par Colin Kaepernick (a.k.a. bae), ces athlètes utilisent leur influence pour faire changer les choses.2.jpg

 

La révolution n’est pas seulement dans le milieu sportif, elle va bien au-delà. Dans le monde du cinéma, des acteurs et réalisateurs comme Viola Davis, Chris Rock et Spike Lee, dénoncent le manque d’opportunités pour les noirs à Hollywood et leur non représentativité dans les médias en général. De plus en plus, les afro-américains se créent une place dans l’espace médiatique par eux-même en entreprenant des projets grâce auxquels ils se visibilisent et font entendre leurs voix. C’est le cas par exemple du film Dear white people de Justin Simien [à propos, tu finis de lire cet article, TU. VAS. VOIR. CE. FILM. stp].3

 

La revendication de la beauté noire est une part importante du black activism. C’est pourquoi porter ses cheveux afro devient un acte de rébellion contre cette société où les critères de beauté sont occidentaux. Embrasser ses cheveux naturels et en être fiers, c’est sortir de l’aliénation capillaire et défier la blanchité et ses politiques de respectabilité.

4.jpg« If your hair is relaxed, white people are relaxed. If your hair is nappy, they are not happy »

Les violences policières et le système carcéral américain, dont les plus grandes victimes sont les noirs, rappellent la triste époque de la ségrégation raciale. C’est cela que dénoncent les artistes dits du Black Power tels que Beyoncé, Kendrick Lamar, Jay-Z, Alicia Keys et bien d’autres, qui tentent grâce à la musique de briser les chaines d’un système hérité de l’esclavage.

5.jpg« Les artistes noirs américains ne demandent pas la permission d’exister, ils font partie intégrante de ce pays,  ils n’ont pas à s’excuser de le raconter tel qu’ils le voient. »

Briser le système, c’est aussi briser les stéréotypes qui en découlent tel que celui du noir délinquant et ghetto. Des photographes comme W.E.B. Dubois, Ayana V. Jackson et Hank Willis Thomas questionnent la représentation des noirs en déjouant ces clichés.

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En même tant que les noirs américains cherchent à légitimer leur place dans la société américaine, ils tentent également de renouer avec leurs racines africaines. Ils clament haut et fort leur identité face à un climat social oppressant à travers des festivités telle que la Kwanzaa, les Curlfest, les Afropunks, etc…

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Kyle Abraham à travers la danse classique, les LGBT afro-américains à travers le Voguing, les sapeurs du Congo, autant de moyens d’expressions utilisés par les noirs pour se réapproprier des espaces et ainsi s’imposer dans un système qui ne les voit pas.

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S’il y a bien quelque chose à retenir en regardant cette série de 8 vidéos – et qui accessoirement m’a maintenu éveillée jusqu’à 3 du matin pour écrire cet article – c’est qu’il faut refuser d’être invisibles ! On existe, on est là et on n’a pas à s’excuser de notre identité. Parce qu’après tout, ne l’oublions pas, ceci est une affaire de flamboyance !

Des bisous mes peaux hydratées et à bientôt sur New’Fro :*

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